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L'AUTRE POULAILLER...

18 septembre 2005

BRANLE-BAS DE COMBAT AU " POULAILLER "

Samedi 16 septembre 2005. Branle-bas de combat au " Poulailler ". Les grands pontes du siège social déboulent, toutes armes dehors, prêts à dégainer à la moindre contrariété. Un grain de poussière sur un bibelot à 0,80 cents d'euros et c'est Hiroshima et Nagasaki réunis. Un rideau déplié ou tout simplement plié à l'inverse du shéma classique, et c'est un avertissement qui tombe. Un " mouton " malheureusement oublié par l'aspirateur, et c'est la porte illico... Bref, l'annonce de ce cortège, met tout le monde en plein désarroi.

Barbie Pouffiasse la première. A voir son maquillage se craqueler comme une vieille terre sèchée d' Afrique, on comprend qu'elle est à deux doigts de l'attaque cardiaque. " Surtout, n'oubliez pas de dire bonjouuuuuuuur quand ils arriveront. Et au-revoir quand ils partiront. C'est important. Aussi important qu'une seringue pour son drogué. C'est bien compris? "
S. fronce les sourcils, confiante. Ce genre de démarche, ça devrait être dans ses cordes. Mais un affreux doute l'assaille pourtant. " Ils sont 2, c'est ça? Euh... Je dis un bonjour collectif, où alors bonjour, bonjour?"
De son côté, A. s'emploie à lustrer les meubles en acajou de l'entrée afin qu'ils brillent comme jamais. Seul hic, l'aérosol magique est vide. Qu'à cela ne tienne, un bon crachat et un coup de chiffon par dessus feront l'affaire.

11h40, les dignes représentants de la maison-mère débarquent. A la tête de ce cortège solennel, M., nouvellement ordonnée directrice régionale par S., lui-même nouvellement ordonné directeur inter-régional par K. , qui elle-même, a été nouvellement ordonné par monsieur M, le très grand ponte de la secte " Poulailler ".

M. est une ancienne directrice de magasin, elle n'y connait rien en management ni même en agencement de magasin. Son truc à elle, c'est plutôt le " Regardez-moi, je suis M. votre nouveau cauchemar. " Droite comme si elle avait avalé un balai à son petit déj', chaussée des dernières mules rouge et or à la mode, elle n'est pas là pour rigoler. Dès lors, sa poignée de main écrase les pauvres phalanges de tout le monde. Barbie Pouffiasse, elle, est en pleine décomposition. Elle vient de remarquer un coquetier en plastique qui n'a pas de prix. Pourvu que M. ne s'en aperçoive pas...

J. est le nouveau coordinateur visuel. Sa particularité est de ne jamais sourire, ses zygomatiques étant bloquès sur le mode " arrêt total ". Petit, plutôt rondouillard, il a le cheveux rare et le jean qui lui tombe des fesses, laissant entrevoir sa raie culière et les poils qui la longent. Lui aussi n'a pas l'air de plaisanter. Déjà, il remarque que S. n'a pas attaché son tablier convenablement comme le stipule l'article 3, alinéa 26, 2eme ligne du contrat d'embauche. " Vous avez noué votre tablier d'une façon déplorable, mademoiselle. C'est indigne d'une bonne hotesse de caisse."
S. Est à deux doigts de sangloter et pour compenser cet affront, elle décide d'enfourner dans sa bouche la neuvième barre chocolatée de la journée. " Arrête de bouffer comme une truie, ça va encore se mettre dans ton cul ces saloperies. Tu crois pas qu'il est déjà assez gros ton cul? ", note A. avec la délicatesse qui la caractérise.

Ca y est, S. pleure et quitte sa caisse, effondrée. A. doit la remplacer au pied levé. Et pendant que ce drame se noue, Barbie Pouffiasse chancelle. M. et J. ont décidé de réimplanter le magasin. " Rien ne va. Les rideaux doivent aller à la place des torchons, la vaisselle bleue doit repartir à l'avant du magasin, le textile écru doit être placé sur grille et... " M. s'arrête brutalement et semble cogiter. Elle vient d'entrer dans la zone " bougie " du " Poulailler ". J. la rejoint dans son exploration intellectuelle. Un nouveau drame semble se nouer. " Les bougies bleues sont trop bleues. On ne voit qu'elles. Les rouges et les vertes paraissent fades à côté... Qu'est-ce qu'on fait J.? Il existe un moyen de les délaver? Peut-être que le vendeur de ce rayon pourrait les frotter une par une pour ôter un peu de leur couleur, non? ".
Une telle interrogation demande réflexion, c'est certain. Aussi, M. et J. décident-ils d'aller prendre un café à l'extérieur pour en discuter.

A cet instant, A. fait son entrée. C'est la dernière arrivée au " Poulailler ". Aussi maigre que du papier clope, elle transpire déjà, son visage brillant autant qu'une luciole en pleine nuit. Elle n'a pas beaucoup de cheveux. Pour cause, elle se les mange. " Pas par plaisir, mais parce que je ne peux pas m'en empêcher. " prévient-elle. " Fais attention, à 30 ans, tu seras chauve. " note S. qui a réintégré sa caisse.

Le reste de la journée s'écoule tranquillement et ni M. , ni J. ne sont revenus de leur opération " Bougies bleues " Quand enfin, ils réapparaissent, Barbie Pouffiasse attend solennelement leur verdict. " Nous n'avons pas trouvé de solution à ce problème. Nous allons donc organiser une grande réunion nationale pour tenter de trouver une réponse... A la semaine prochaine."

Escorté par J. , dont le pantalon ne cesse de s'affaisser de plus en plus, M. balaie les poules du " Poulailler " de son regard hautain et quitte le magasin. Ouf! Ils sont enfin partis. Barbie Pouffiasse va ENFIN pouvoir se remaquiller...
 

" On dit pas caissière, c'est trop réducteur. Je fais des paquets cadeaux aussi. "

" Le CA? C'est le Coffre où y'a l'Argent, c'est ça? "


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18 septembre 2005

LE REVEIL DU " POULAILLER "...

Aujourd'hui 16 septembre, le " Poulailler ", ou plus communèment appelé " boutique de décoration ", a ouvert ses portes au public à 10 heures. A son bord, Barbie Pouffiasse, toute de rose vêtue, le fond de teint dégoulinant et les cheveux soigneusement ébouriffés à grands renforts de laque extra-forte ( pauvre couche d'ozone ). Agèe d'une quarantaine d'années selon ses dires, ( une bonne cinquantaine selon son passeport ), Barbie est le type même de poule de luxe mal sapée, les seins flasques prodigieusement enserrès dans des corsets roses bonbons à faire pâlir Barbara Cartland, qui lui retractent les bourrelets trop nombreux, et ce, malgrè toutes les barres vitaminés aux vertus curatives et autres pseudos soupes light en poudre désydraté, qu'elle avale goûlument en cachette dans les toilettes. Aussi vulgaire qu'une tenancière de bordel, elle dissimule son faciès ridé sous un maquillage outrancier, qui finit systématiquement par attérir sur le combiné téléphonique. "Ah! Barbie a utilisé le téléphone... " Et pour cause, le pauvre appareil qui n'a rien demandé à personne se retrouve barbouillé de paillettes, de fond de teint orangeâtre, d'une odeur dégueulasse de vieille poudre frelatée. Beurk...

Ce vendredi, donc, Barbie ouvre les portes du " Poulailler ", avec son sourire artificiel made in Poufland, et ses " Bonjouuuuuur " qui feraient passer n'importe quelle coiffeuse pour un prix Nobel de chimie. A ses côtés, campée derrière la caisse enregistreuse numéro une, une autre poule, mais qui n'a rien de luxueuse celle-ci. Rase-motte, les cheveux filandreux, des mensurations à faire pâlir le plus costaud des routiers allemands, le jean taille basse qui lui ficelle les cuisses comme deux boudins, A. attend le client. Elle s'impatiente, pianote sur l'ordi pour sortir le CA de la veille. " C'est quoi le CA? Le Coffre où y'a l'Argent, c'est ça? ", choisit la musique qui accompagnera les clients potentiels dans leurs achats " Y'a pas de technologie comme chanson? Ah! On dit techno? Je savais pô. ", encaisse la première mamie aux cheveux bleus qui se présente en la gratifiant d'un " 'Fais pas beau, hein? Temps de merde, oui! C'est la faute de leur bombe, ça... 'Font chier tous", laissant la pauvre vieille complètement abasourdie par le langage utilisé.

Vers 11h, une autre poule débarque au " Poulailler ", le sandwich dégoulinant de mayonnaise allégée aux lèvres. "Vi, elle est allégée ma mayo, y'a moins d'oeufs et plus d'huile. Et toc! ".
S. est une brave fille, un peu nunuche, un peu décérébrée, assez proche du poisson rouge. Pas méchante, ni perverse comme ses consoeurs poules, juste idiote. Sa particularité? Un postérieur tellement proéminent qu'on pourrait y manger dessus... Quoique! Vu l'arrondi de sa cambrure, je ne m'y risquerais pas.

S. est hôtesse de caisse principale. " On dit pas caissière, c'est trop réducteur. Je fais des paquets cadeaux aussi." Entrée au " Poulailler " depuis plusieurs mois, elle tout de suite tout compris: Dire bonjour aux personnes qui entrent et au-revoir à ceux qui sortent. Et surtout pas l'inverse, ça ne serait pas correct.

S. prend la caisse 2, effectue un comptage sous l'oeil globuleux de Barbie, l'adjointe peroxydée. Pas d'erreur de caisse. Cool. " Je suis contente, elle est juste. " " Normal, personne n'a encore encaissé dessus " note A. en concluant par un " Qu'elle est conne celle-là! ".

12h30. premier rush. Les clients s'amoncèlent en file indienne devant la caisse et Gros Cul est vite débordée. " Tous ces clients en même temps qui me demandent des choses et me parlent avec leur bouche, ca me fait mal au crâne. Vous n'auriez pas un Doliprane? " A. vient en renfort. " Vous pourriez me faire un paquet cadeaux, s'il vous plait? " demande poliment une dame. "Non. On est que 3 dans la boutique, faudra vous en passer, ok? " .Vlan. Le routier a parlé. Et la pauvre dame ressort, attérée, son bibelot de porcelaine même pas emballé. Et pendant ce temps, tout au fond du " Poulailler ", Barbie se recolore les lèvres déjà trop roses en priant Saint Antoine que personne ne vienne la perturber durant l'opération " ravalement de façade".
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Bref, un début de journée ordinaire au " Poulailler ".

" Allooo? Oui, bonjooooooooour. Vous êtes bien au " Poulailler ". Barbie Pouffiasse à votre écoute. "

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L'AUTRE POULAILLER...
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