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L'AUTRE POULAILLER...
18 septembre 2005

LE REVEIL DU " POULAILLER "...

Aujourd'hui 16 septembre, le " Poulailler ", ou plus communèment appelé " boutique de décoration ", a ouvert ses portes au public à 10 heures. A son bord, Barbie Pouffiasse, toute de rose vêtue, le fond de teint dégoulinant et les cheveux soigneusement ébouriffés à grands renforts de laque extra-forte ( pauvre couche d'ozone ). Agèe d'une quarantaine d'années selon ses dires, ( une bonne cinquantaine selon son passeport ), Barbie est le type même de poule de luxe mal sapée, les seins flasques prodigieusement enserrès dans des corsets roses bonbons à faire pâlir Barbara Cartland, qui lui retractent les bourrelets trop nombreux, et ce, malgrè toutes les barres vitaminés aux vertus curatives et autres pseudos soupes light en poudre désydraté, qu'elle avale goûlument en cachette dans les toilettes. Aussi vulgaire qu'une tenancière de bordel, elle dissimule son faciès ridé sous un maquillage outrancier, qui finit systématiquement par attérir sur le combiné téléphonique. "Ah! Barbie a utilisé le téléphone... " Et pour cause, le pauvre appareil qui n'a rien demandé à personne se retrouve barbouillé de paillettes, de fond de teint orangeâtre, d'une odeur dégueulasse de vieille poudre frelatée. Beurk...

Ce vendredi, donc, Barbie ouvre les portes du " Poulailler ", avec son sourire artificiel made in Poufland, et ses " Bonjouuuuuur " qui feraient passer n'importe quelle coiffeuse pour un prix Nobel de chimie. A ses côtés, campée derrière la caisse enregistreuse numéro une, une autre poule, mais qui n'a rien de luxueuse celle-ci. Rase-motte, les cheveux filandreux, des mensurations à faire pâlir le plus costaud des routiers allemands, le jean taille basse qui lui ficelle les cuisses comme deux boudins, A. attend le client. Elle s'impatiente, pianote sur l'ordi pour sortir le CA de la veille. " C'est quoi le CA? Le Coffre où y'a l'Argent, c'est ça? ", choisit la musique qui accompagnera les clients potentiels dans leurs achats " Y'a pas de technologie comme chanson? Ah! On dit techno? Je savais pô. ", encaisse la première mamie aux cheveux bleus qui se présente en la gratifiant d'un " 'Fais pas beau, hein? Temps de merde, oui! C'est la faute de leur bombe, ça... 'Font chier tous", laissant la pauvre vieille complètement abasourdie par le langage utilisé.

Vers 11h, une autre poule débarque au " Poulailler ", le sandwich dégoulinant de mayonnaise allégée aux lèvres. "Vi, elle est allégée ma mayo, y'a moins d'oeufs et plus d'huile. Et toc! ".
S. est une brave fille, un peu nunuche, un peu décérébrée, assez proche du poisson rouge. Pas méchante, ni perverse comme ses consoeurs poules, juste idiote. Sa particularité? Un postérieur tellement proéminent qu'on pourrait y manger dessus... Quoique! Vu l'arrondi de sa cambrure, je ne m'y risquerais pas.

S. est hôtesse de caisse principale. " On dit pas caissière, c'est trop réducteur. Je fais des paquets cadeaux aussi." Entrée au " Poulailler " depuis plusieurs mois, elle tout de suite tout compris: Dire bonjour aux personnes qui entrent et au-revoir à ceux qui sortent. Et surtout pas l'inverse, ça ne serait pas correct.

S. prend la caisse 2, effectue un comptage sous l'oeil globuleux de Barbie, l'adjointe peroxydée. Pas d'erreur de caisse. Cool. " Je suis contente, elle est juste. " " Normal, personne n'a encore encaissé dessus " note A. en concluant par un " Qu'elle est conne celle-là! ".

12h30. premier rush. Les clients s'amoncèlent en file indienne devant la caisse et Gros Cul est vite débordée. " Tous ces clients en même temps qui me demandent des choses et me parlent avec leur bouche, ca me fait mal au crâne. Vous n'auriez pas un Doliprane? " A. vient en renfort. " Vous pourriez me faire un paquet cadeaux, s'il vous plait? " demande poliment une dame. "Non. On est que 3 dans la boutique, faudra vous en passer, ok? " .Vlan. Le routier a parlé. Et la pauvre dame ressort, attérée, son bibelot de porcelaine même pas emballé. Et pendant ce temps, tout au fond du " Poulailler ", Barbie se recolore les lèvres déjà trop roses en priant Saint Antoine que personne ne vienne la perturber durant l'opération " ravalement de façade".
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Bref, un début de journée ordinaire au " Poulailler ".

" Allooo? Oui, bonjooooooooour. Vous êtes bien au " Poulailler ". Barbie Pouffiasse à votre écoute. "

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